J’aime parce que j’aime, j’aime pour aimer. (Saint Bernard) Sermon 83 sur le Cantique des Cantiques
L’amour se suffit, il plaît par lui-même et pour lui-même,
il est son propre mérite et sa propre récompense.
L’amour ne se veut pas d’autre cause, pas d’autre fruit que lui-même.
Son vrai fruit, c’est d’être.
J’aime parce que j’aime, j’aime pour aimer.
C’est une grande chose que l’amour, si du moins il remonte à son principe,
retourne à son origine et s’en revient toujours puiser à sa propre source les eaux dont il fait son courant.
De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments et de ses affections,
l’amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son Créateur,
sinon d’égal à égal, du moins de semblable à semblable…
L’amour de l’Epoux, ou plutôt l’Epoux qui est Amour ne demande qu’amour réciproque et fidélité.
Qu’il soit donc permis à l’épouse d’aimer en retour.
Comment n’aimerait-elle pas, puisqu’elle est l’épouse et l’épouse de l’Amour ?
Comment l’Amour ne serait-il pas aimé ?
C’est là l’amour pur et désintéressé, l’amour le plus délicat,
aussi paisible que sincère, mutuel, intime, fort, qui réunit les deux amants
non pas en une seule chair mais en un seul esprit, de sorte qu’ils ne soient plus deux, mais un,
selon saint Paul : « Qui s’attache à Dieu est avec lui un seul esprit » (1Cor. 6,17).
Saint Bernard
Merci à Roseline de m'avoir transmis ce beau texte sur l'amour