Les Pères de l'Eglise

Les Pères de l’Eglise

En 2022, Nous allons éditer régulièrement sur le Blog une biographie des Pères de l'Eglise. Mais pour commencer:

Qu’appelle-t-on Pères de l’Eglise ?

 

Tous les auteurs anciens ne sont pas Pères de l’Eglise pas même tous les saints, ni les mystiques, ni les grands théologiens…

Pour être reconnu  'Père de l’Eglise', trois conditions doivent être réunies :

-Avoir été un écrivain chrétien orthodoxe (au sens de la foi contre les hérésies )

-Avoir vécu dans l’antiquité chrétienne 

Dans l’Eglise occidentale latine la période des Pères s’achèvent au 8^ème siècle avec Jean Damascène tandis que l’Eglise d’Orient reconnaît Grégoire Palamas au XIV è siècle et Marc d’Ephèse au XVè siècle .

-Etre considéré par l’Eglise comme un témoin autorisé de la foi  et avoir mené une vie sainte, droite et chrétienne.

Les Pères de l'Église ont approché le mystère de la foi de manières multiples et variées. Il est en conséquent nécessaire de tenir compte de cette complexité dès lorsque l'on se réfère à eux pour étayer notre propre réflexion théologique. Il y a des sensibilités et des approches différentes (culture sémitique avec les antiochiens et culture grecque avec les cappadociens et culture latine avec Ambroise de Milan, Augustin…)

 

-Les Pères de l’Eglise ont contribué à poser les fondements de la foi exprimés dans le credo, ils ont été partie prenante pour certains aux conciles œcuméniques.

Ils ont posé les fondements de la liturgie (l’Eglise d’Orient célèbre la liturgie de saint Basile, de saint Jean Chrysostome…) A travers la méditation et la lecture de l’Ecriture ils ont rendu compte de l’espérance qui les habitait dans un monde en crise (crises sociales, crises religieuses (hérésies), crises morales ,subissant parfois l’exil et la persécution.)

 

Le premier Père de L’Eglise reconnu comme tel est Irénée de Lyon (deuxième siècle) avec lui nous quittons l’âge apostolique c’est la période des apôtres et des disciples des apôtres (saint Polycarpe, saint Ignace d’Antioche, saint Clément de Rome…)

Nous avons d’innombrables écrits de ces Pères qui peuvent nourrir notre foi.

 

Et les Mères ?

Dans l’antiquité chrétienne les femmes ont eu une place importante. Néanmoins la civilisation était telle que n’avons pas d’écrits théologiques propres, au sens strict, on ne peut pas parler de Mères de l’Eglise. Par contre on parle volontiers des Mères du désert, sainte Macrine sœur ainée de Basile et de Grégoire de Nysse, sainte Synclétique, sainte Théodora, sainte Marina, sainte Marie l’Egyptienne...

 Les Pères du désert désignent les moines du début du monachisme en Egypte et en Palestine…certains sont des Pères de l’Eglise…

 

L’Eglise latine va proclamer docteurs de l’Eglise certaines femmes qui ont laissé une œuvre théologique et spirituelle importante : Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux, Hildegarde von Bingen…mais au sens technique les docteurs de l‘Eglise ne sont pas nécessairement des Pères de L’Eglise néanmoins certains ont été proclamé docteurs de l’Eglise (ex saint Jérôme, saint Basile de Césarée, saint Augustin, ,saint Jean Chrysostome, saint Grégoire de Nysse…)

 

Intérêt des Pères de l’Eglise :

Les théologiens orthodoxes d’origine russe exilés à Paris entre les deux guerre (Paul Evdokimov, Florensky ,Vladimir Lossky, Jean Kovalevsky, (évêque de saint Denis,), Maxime Kovalevsky, Jean Meyendorf, Alexandre Schmemann, le métropolite Euloge, Mère Marie Skotsov, le philosophe Nicolas Berdiaev …et à leur suite Olivier Clément…ont eu un rôle important dans le renouvellement de la pensée théologique aussi bien en occident que pour l’Eglise Orthodoxe enfermée dans une scolastique devenue conceptuelle ne faisant pas place à une expérience spirituelle de foi.

Il ne s’agit pas de répéter les Pères mais à leur suite de rendre compte de l’espérance qui nous habite face aux questionnements de la société…ils méditaient l’Ecriture et se confrontaient aux questionnements de l’époque.

« …Le retour aux Pères ne signifie pas chercher la lettre morte dans des documents anciens, mais chercher l’esprit des Pères, les principes de la pensée patristique et discerner dans leurs écrits et dans leurs vies le « feu créatif » qui, comme un vrai carburant, anime le corps ecclésial à chaque époque, afin de développer une théologie qui, en se nourrissant toujours des Pères, évolue aussi, mais dans la même perspective. »

 (La théologie orthodoxe grecque, entre retour aux Pères et appel de la modernité, Christos Filiotis-Vlachavas)

Les Pères de l’Eglise nous apporte une vision anthropologique de l’être humain plus positive mettant moins l’accent sur le péché originel que sur l’Amour de Dieu pour la création et qui appelle l’être humain  à la divinisation, transformation..

« Dieu s’est fait humain pour  que l’humain devienne Dieu »

 

-La tradition vivante c’est la vie de foi des chrétiens en Christ et non répétitions de formules ou de rites.

 

- L’Eglise n’est pas d’abord une institution mais communion à l’Image de la Sainte Trinité,  dans la charité à l’intérieur entre les croyants et à l’extérieur vis à vis des pauvres.

 

-Pour les Pères, l’Ecriture n’était pas une lettre morte,  ils y contemplaient la Bonté de Dieu à l’œuvre dans la création, dans les prophètes dans le don de la Loi, l’incarnation du Christ… et utilisaient toutes les facultés humaines, intellectuelles, spirituelles pour qu’elle soit une lettre vivante dans le cœur des croyants.

 

 

Pour aller plus loin:

les œuvres des Pères dans la collection Migne aux éditions du cerf.

La collection sources chrétiennes aux éditions du cerf avec le texte dans la langue originale et traduction…

Ouvrages à recommander :

Sœur Véronique Dupont, les pères de l’Eglise, témoins du Christ, la tradition, source de vie,1'abbaye de Bellefontaine .

Olivier Clément,  Sources ,textes et commentaires, édition Stock

 

sous-diacre Emile