Etre le visage du Christ

Publié le par Paroisse Lillois

Il faut donc voir dans le mystère de l'Église au-delà des mots limités, au-delà du langage toujours imparfait - même celui du Nouveau Testament - il faut voir à travers cette Eglise, cette diffusion du Verbe éternel : cette unique Parole qui dit tout, qui contient tout, et qui nous conduit à la plénitude qui est Jésus-Christ.

Et puisque nous sommes nous-mêmes l'Eglise, chacun pour notre part, nous avons de plus en plus à rendre témoignage à cette Eglise, à en être enfin des membres vivants en prenant cette responsabilité de Jésus-Christ, de la Présence de Jésus-Christ dans une totale démission de nous-même. Mission = démission, c'est cela seul qui peut nous faire accepter l'Eglise sans trahir Jésus-Christ que nous ne connaissons d'ailleurs et que nous ne recevons que par elle.

Mais il n'y a pas d'opposition, il n'y a pas d'écran ; l'Eglise ne nous dissimule pas le visage de Jésus-Christ, puisque lorsque le visage de Jésus-Christ cesse de transparaître, nous n'avons plus affaire à l'Église.

Et c'est bien ce que notre époque attend de nous. Devant toutes ces contestations, qui supposent finalement une vision trop extérieure du mystère de l'Eglise. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une quantité de réformes de l'homme souhaitables, mais enfin le mystère de fond est éternel et c'est celui-là - celui-là, celui-là3- qu'il faut manifester en nous. L'Eglise, c'est Jésus-Christ, mais on ne saura que l'Eglise, c’est Jésus-Christ - finalement, ceux du dehors, ceux qui ne sont pas initiés au regard de la foi - il ne le sauront que si Jésus-Christ transparaît en nous.

Et c'est cela qui est si grave, justement. nous le voyons bien lorsque le chrétien veut simplement se référer à des textes qui sont couchés sur le papier. Nous voyons bien, dans Jes efforts de l'exégèse contemporaine, en particulier dans les milieux non catholiques, nous voyons bien que ce texte finit par s'effilocher et qu'il n'en reste pratiquement plus rien. Parce que, justement, ce ne sont pas des mots, ce n'est pas une doctrine, ce n'est pas un langage, ce n'est pas un discours qui peut susciter en nous une rencontre avec Jésus-Christ, c'est son Incarnation continuée dans une humanité qui s'efface en lui ; et dans la mesure où nous avons pris conscience que le mystère de l'Eglise, c'est le mystère de Jésus, nous sommes immédiatement mis au pied du mur, parce qu'il est requis de nous-même d'être pour les autres le visage de Jésus-Christ.

3 C’est Maurice Zundel qui insiste                                     (extrait de Présence de Maurice Zundel oct 2009 N°68)

Publié dans méditation, Zundel, Carême, Textes

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