Réflexions d'Annick de Souzenelle sur le Virus

Publié le par Paroisse Lillois

( MME) Vivre la maladie comme une lutte avec l’Adversaire… C’est effectivement l’approche de Jésus quand il guérit. La maladie est quelque chose de très complexe, à l’intersection du corps, de l’âme et de l’esprit. Elle met en jeu de multiples facteurs, intérieurs et extérieurs. Je suis toujours frappé de constater comment deux personnes vont réagir différemment au même virus : l’une va développer la maladie, l’autre non. Cela va dépendre de notre terrain, plus important encore que le virus comme l’a montré Louis Pasteur. Mais aussi de ce que nous allons faire de la « force qui est à l’intérieur du virus », comme le disait le sage indien Sri Aurobindo…

( AdS)Après son baptême d’eau dans le Jourdain et son séjour au désert, le Christ va traverser la matrice de feu durant sa vie publique, où il rencontre tous les démons de l’humanité à travers le paralytique, le sourd-muet, l’aveugle, etc. Nous ne voyons généralement que le côté superficiel du « lève-toi et marche ». Jésus dit aussi : « Qui a des oreilles pour entendre, entende, des yeux pour voir, voie. » Il appelle toujours ses disciples et les gens qu’il guérit à un autre regard, un autre niveau de conscience. S’il peut guérir l’aveugle ou le paralytique, ce n’est pas seulement à cause de ses pouvoirs divins, mais parce qu’il a intégré en lui les démons de la cécité et de la paralysie.

La médecine classique a fait du microbe un bouc émissaire. Elle considère le virus comme un ennemi extérieur contre lequel agir, alors qu’ontologiquement il n’est qu’un non encore accompli, un adversaire avec lequel lutter pour aller plus loin en nous-mêmes. Plus nous aurons intégré l’énergie qui l’anime, sa « force intérieure », moins un virus va nous atteindre.

On touche là à la question fondamentale de l’immunité. Il est à cet égard fascinant d’étudier le fonctionnement du globule blanc. Il est pour moi le « grand enseigneur ». Comment fonctionne-t-il ? Il vient repérer le virus que la biologie appelle précisément le « non soi ». Il contrôle que les membranes cellulaires attaquées soient bien revêtues de récepteurs ou molécules HLA (antigènes des leucocytes, marqueurs du système immunitaire) humains, lesquelles sont des marqueurs du soi. Autrement dit, il pose une frontière entre le « soi » et le « non soi ». Il vérifie que le non soi est assimilable par le soi. Si c’est le cas, il convoque alors toute une petite armée pour intégrer le virus. C’est par cette intégration que la maladie est vaincue.

Le secret – qui vaut pour tous les domaines de l’existence – consiste à découvrir que le « non soi » est en nous, qu’il est partie intégrante du soi, puisque nous avons l’univers entier à l’intérieur de nous. D’où, d’un point de vue symbolique et même biologique, le problème des antibiotiques et des vaccins qui, en détruisant les défenses immunitaires ou en entravant leur développement, empêchent la personne d’aller visiter et construire son être intérieur. Il ne faut jamais oublier que le système immunitaire HLA est unique pour chacun. Il est notre carte de visite, intimement liée à notre identité non seulement biologique, mais aussi divine.

(extrait de Propos recueillis et mis en forme par Michel Maxime Egger

Paru dans La Chair et le Souffle, vol 4, no 2, 2009, p. 39-52.)

 

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